Quelles différences entre une tombe pleine terre ou un caveau ?

Une tombe pleine terre

Une tombe pleine terre est un emplacement dans lequel on a creusé à même le sol un trou assez profond pour y placer le cercueil d’un défunt. Il n’y a aucun fondation ni infrastructure, le cercueil est inhumé directement dans la terre. Après quoi, on aura recouvert le cercueil avec de la terre jusqu’au niveau du sol. Il faudra attendre quelques semaines pour y poser un monument funéraire, le temps que la terre se tasse correctement. 

Dans une tombe pleine terre, on peut y mettre 1 ou 2 cercueils, plus rarement 3. On parle aussi de fosse 1 place, fosse 2 places… 

Lors de l’organisation d’obsèques, si on veut une tombe pour 2 défunts, il faut prévoir le creusement de 2 places dès la première inhumation, permettant de garder une place au-dessus du premier cercueil pour le deuxième défunt. Si au contraire, on veut une tombe dans laquelle il n’y aura définitivement qu’un seul cercueil, le creusement d’une fosse d’une place, à 1m50 de profondeur environ, est suffisant.

La tombe pleine terre présente quelques avantages :

  • Le creusement d’une fosse est une opération rapide et peu coûteuse (entre 350 et 900 euros selon que l’on opère en province ou dans une grande ville, et selon que le règlement du cimetière permet le creusement avec une machine type mini-pelleteuse, ou bien manuellement avec pelle et pioche)
  • Comme il n’y a aucun ajout de matériau, l’inhumation en pleine terre est écologique
  • D’un point de vue spirituel ou religieux, comme dans la religion musulmane par exemple, l’inhumation en pleine terre est très indiquée, et la tombe pleine terre répond parfaitement au besoin de voir le corps « retourner à la terre »

La tombe pleine a aussi ses désagréments :

  • le cercueil est recouvert d’environ 2 à 3 m3 dans la tombe, soit entre 1,6 Tonnes et 6 Tonnes de terre ; il  ne pourra pas résister très longtemps avec un tel poids dessus. D’autant qu’il faut également tenir compte que l’humidité de la terre, sa nature, son acidité a une incidence directe sur la tenue du cercueil. Si on veut s’assurer d’une certaine longévité du cercueil, il faut alors choisir un cercueil très robuste avec une essence de bois particulièrement résistante, impliquant un tarif plutôt élevé.
  • Il n’est pas possible de poser immédiatement un monument funéraire, car le foulage de la terre doit être de bonne qualité, qualité atteignable au bout de 6 à 12 mois. Pour autant, la stabilité du monument n’est pas complètement assurée, car des glissements de terrain locaux, des éboulements internes liés à des bulles d’air au milieu de la terre, risquent d’affaisser le terrain, et donc de faire pencher le monument d’un côté ou de l’autre. En se penchant, le monument peut casser ou tomber sur les tombes voisines par exemple. La réglementation obligent les concessionnaires à entretenir leurs sépultures, et remettre à niveau un monument funéraire est plutôt lourd financièrement.
  • Pour inhumer un second cercueil dans une tombe pleine sur lequel un monument est déjà posé, il faudra démonter le monument, faire le creusement, puis combler la fosse et reposer le monument. Ces opérations sont longues et plus coûteuses que d’ouvrir un caveau.
Dessin tombe pleine terre

Certaines communes exigent qu’il soit posé une semelle pour les concessions en pleine terre. La semelle est une sorte de cadre en ciment posé à plat sur la tombe et qui délimite son emplacement dans le cimetière. C’est, lorsqu’on se déplace entre deux tombes collées l’une à l’autre, la partie sur laquelle on marche.

Cet élément, qu’on appelle l’entourage de la tombe, peut être en ciment, ou dans le granit du monument funéraire par exemple. La semelle peut être polie, bouchardée (non-polie et granuleux pour un effet anti-dérapant), plate ou à revers d’eau pour laisser s’écouler les eaux de pluie par exemple. Poser une semelle a plusieurs avantages :

  • on « voit » la limite de la tombe
  • elle sert de socle pour poser la pierre tombale
  • elle assure une certaine sécurité lorsqu’on se déplace autour de la tombe
  • elle participe d’un visuel régulier lorsqu’on admire l’allée du cimetière
  • elle protège le monument des éclaboussures de boue et de cailloux alentours

Parfois, le règlement des cimetières oblige la construction d’une fausse-case pour les tombes pleine terre. Il s’agit d’une fondation d’environ 50 cm de profondeur, qui entoure l’emplacement, et sur lequel repose la semelle. Elle permet une grande stabilité du monument funéraire à venir, et donc d’éviter les frais onéreux de remise à niveau lors des dangereux penchements de tombe.

Un caveau

Un caveau, c’est une maison construite à l’envers, dans le sol, ou bien comme une piscine vide avec des étages pour y mettre les cercueils. On parle alors de cases de caveau, où chaque case correspond à un emplacement pour un cercueil. Ainsi, il y a autant de cases construites dans un caveau qu’il sera possible d’inhumer des cercueils.

Il existe différentes façons de construire un caveau, comme il existe différents types de caveaux. 

Le caveau simple

Ou à cases superposés, est en fait une fosse bétonnée, et les cases sont formées par des dalles sur lesquelles reposent les cercueils et les séparent, un peu comme des lits superposés. 

Le caveau double

Quant à lui, permet de placer 2 cercueils dans chaque case, soit côte à côte – on parle de caveau double côte-côte, soit en tête-bêche – on parle alors de caveau double tête-bêche. Illogiquement, un caveau double de 2 cases est en fait un caveau de 1 seule case permettant l’inhumation de 2 cercueils, car on veut toujours assimiler le nombre de cases à la capacité un nombre de cercueils du caveau. Cela ressemble à des lits doubles superposés. 

Le caveau à tiroirs

Plus rare, à chaque étage, on a construit le long d’une des parois ou des deux, des étagères pour y placer les cercueils. Une colonne centrale permet la descente des cercueils dans le caveau jusqu’à la case souhaitée. Lorsqu’un étage est complet, un jeu de dalles de plancher est placée entre les étagères de même niveau, créant ainsi un nouvel emplacement pour un cercueil, ou case.  Un caveau à tiroirs de 9 cases pourrait ressemble alors à un compartiment de train-couchettes à l’envers. De chaque côté, il y a 3 lits superposés (6 personnes donc), et au milieu, des planches qui rejoignent les lits par niveau pour y former une place supplémentaire à chaque niveau (plus une personne à chaque étage).

Photo d'un caveau vide

Selon la nature du terrain, le règlement du cimetière, la taille de la concession, le nombre de cases à prévoir, les matériaux utilisés et le budget alloué, le caveau sera construit de façons très différentes.

Tout d’abord, on creuse l’emplacement aux dimensions du caveau, en prenant soin que le terrassement, le fond de la fosse donc, soit bien horizontal. A partir de ce moment, plusieurs possibilités :

  • le caveau préfabriqué : des dalles préfabriquées en ciment sont alignées les unes sur les autres pour former les parois du caveau. Puis on comble en coulant au minimum 5 cm du béton dans l’espace entre le terrassement et les éléments.  Ce procédé est plutôt utilisé en province. L’avantage de ce type de caveau est qu’il est peu onéreux, et que le temps de séchage est relativement court.
  • Le caveau en béton coulé : les murs du caveau d’une épaisseur de 15-20cm sont directement construits en béton. Pour cela, on place on place à l’intérieur de la fosse un coffrage, que l’on nomme aussi moule, et le béton est coulé en une seule passe entre la terre et le coffre pour former le mur. On coule également la dalle de fond. Les parois sont ensuite enduites et lissées. Enfin, une semelle est toujours prévue pour ce type d’ouvrage, formant un vrai caveau traditionnel de 20 cm d’épaisseur. Plus cher qu’un caveau préfabriqué, ce type de caveau est nettement plus résistant au temps qu’un caveau préfabriqué.
  • Le caveau monobloc : il s’agit d’une cuve en un seul bloc, accompagnée généralement d’un système d’épuration agréé par le Conseil Supérieur d’Hygiène Publique. La cuve est placée dans la fosse et on comble les parois en coulant du béton. Les caveaux monoblocs sont en général de 1 à 4 cases.
  • Le caveau en couronnes : les couronnes sont des cadres en béton armé aux dimensions du caveau, d’une hauteur de 50 cm environ. Les couronnes sont ainsi empilées pour former le caveau. Le fond du caveau est coulé avec du ciment d’une épaisseur de 5 cm au minimum. On remplit de béton entre le terrassement et la couronne. Cette méthode de construction a l’avantage d’être peu chère, et est très rapide. Elle est souvent utilisée comme alternative au caveau préfabriqué.

Construire un caveau présente de nombreux avantages :

  • Contrairement aux fosses pleine terre limitant le nombre de cercueils à 2, on peut construire un caveau sans réelle limite de nombre de cases. On parle de grand caveau quand il atteint plus de 10 cases. 
  • Lors de chaque inhumation, l’ouverture d’un caveau est nettement moins chère que les travaux pour des tombes pleine terre car il n’est plus nécessaire de démonter le monument funéraire ou de creuser.
  • Le cercueil résiste mieux dans le temps, car il ne touche pas la terre, et n’est donc pas attaqué par l’acidité du terrain. Les insectes et les animaux y ont difficilement accès. Il n’y a pas le poids de la terre sur le cercueil.
  • On peut poser un monument funéraire immédiatement, car il n’y a pas de délai technique lié au tassement de la terre.
  • Le caveau réagit comme des fondations d’une maison, ainsi le monument funéraire est très stable et ne penchera pas.

En revanche, les inconvénients d’un caveau sont moindres :

  • Un caveau a un coût, plus ou moins élevé selon sa taille et son type de construction. Mais cela n’est que ponctuel, car il permet de sérieuses économies dans le temps, au fil des inhumations.
  • Un caveau n’est pas étanche. Si tel était le cas, en cas de forte de pluie par exemple, ou nappe d’eau souterraine, le caveau s’élèverait comme la coque d’un bateau !